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George Reinitz

L’équipe de lutte triomphante

C’est à travers le sport que George Reinitz reconstruit sa vie au Canada où il devient lutteur au YMHA de Montréal. La lutte lui permet de canaliser ses émotions issues de ses expériences vécues pendant l’Holocauste. Déporté vers Auschwitz (Pologne occupée) à l’âge de 12 ans, George est le seul survivant de sa famille. La photo ci-dessous de George et de l’équipe canadienne de lutte est prise en 1952 lors d’une compétition contre l’équipe américaine. C’est sa première présence à une compétition internationale. Il est fier d’avoir alors été opposé à un champion olympique.

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Il y avait une rencontre Canada–États-Unis qui avait lieu tous les ans. Tous les athlètes étaient des
champions canadiens, et moi, c’était ma première participation à une rencontre internationale. Je
n’étais encore qu’un jeune lutteur. C’était en 1952, j’avais 20 ans.
Où avez-vous commencé la lutte quand vous êtes arrivé ici, en 1948?
C’est arrivé quand on a obtenu une adhésion gratuite au YMHA. C’était l’endroit où tous les nouveaux
arrivants traînaient et où il y avait différentes installations et des clubs sociaux. C’est là que j’ai été initié
à la lutte. Le sport m’a tout de suite plu. Ce que je trouvais intéressant, ce n’était pas seulement l’aspect
physique, mais aussi le fait que cela nécessitait beaucoup de technique, d’entraînement et ainsi de suite.
Il y a tout un aspect mental, comme dans tous les sports, et il faut développer sa concentration. J’aimais
ça. Il y avait aussi le fait que j’avais accumulé beaucoup de frustration pendant l’Holocauste, et que la
lutte constituait une bonne occasion de me défouler. Avant de me mettre à la lutte, il m’arrivait souvent
de péter les plombs, de perdre mon sang froid et de me battre. Mais dès que j’ai commencé la lutte, ça
en a été fini des bagarres. Ça a construit ma vie, ça m’a construit. Je m’y suis fait beaucoup d’amis, qui
sont devenus ma famille. Je ressens encore la même chose aujourd’hui. Je suis très fier de faire la
promotion de ce sport et de voir que des jeunes y prennent plaisir, comme moi. J’espère qu’ils vont
redonner à leur tour plus tard. Je suis heureux de pouvoir soutenir ce sport, ça me garde jeune.

Georgette Brinberg
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Georgette Brinberg

Une mosaïque familiale