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Rena Schondorf

Le portrait d’une grand-mère et de ses petits-enfants

Prise en 1937, la photographie ci-dessous de Rena Schondorf, de sa sœur Tola avec leur grand-mère et de leur jeune cousin témoigne des jours heureux d’avant la guerre en Pologne. Les deux sœurs sont vêtues de la même robe. Rena est en rose et Tola en bleu. À l’automne 1943, Rena et sa mère sont séparées de sa grand-mère et de Tola, déportées à Skarzysko (Pologne occupée). Les sœurs ne se retrouvent qu’en 1949. Elles vivent aujourd’hui toutes deux à Montréal.

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Dites-moi qui est sur cette photo.
Il y a Rena, ma grand-mère… Et notre cousin… qui n’a pas survécu.
Que lui est-il arrivé?
Ce qui est arrivé aux autres enfants!
Et ça, c’est Tola.
Et qu’est-il arrivé à votre grand-mère?
Elle est morte. On a tous été embarqués à Płaszów (en Pologne), dans un transport. Ma grand-mère
était dans le même transport que moi. On n’est pas allées à Auschwitz, mais dans un camp de travail en
Pologne. Elle est morte là-bas de mort naturelle, dans son sommeil. Comment je le sais? Parce que
j’étais à côté d’elle. À l’époque, elle avait probablement un peu plus de soixante-dix ans, mais c’était
considéré alors comme un âge avancé. La seule bonne chose, enfin, s’il pouvait y avoir une bonne chose
dans cette situation, c’est qu’elle était une Stubenälteste, c’est comme ça que ça s’appelait, et qu’elle
restait dans la baraque toute la journée à veiller à ce que tout soit propre. Elle n’avait pas à se rendre au
travail. Mais elle est morte de mort naturelle, et c’était une chance, en quelque sorte.
Savez-vous quand la photo a été prise?
Je dirais que c’est en 1937 ou avant.
Et c’était où?
À Cracovie, en Pologne. Vous voyez, les robes sont pareilles. La seule différence, c’est que celle de Rena
est rose et la mienne est bleue. Ça ne se voit pas, mais je le sais parce que je me rappelle que j’étais
toujours celle habillée en bleu, et elle, en rose. Mais c’est le même tissu, et tout ça.

Sarah Engelhard
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