Leslie Vértes
Les Vértes réunis
Prise à Budapest (Hongrie) en 1941, la photographie ci-dessous que tient Leslie Vértes entre ses mains est le seul portrait qu’il lui reste de la famille réunie. Leslie est entouré de sa sœur Barbara et de ses parents. La même année, son père est enrôlé dans un bataillon de travail forcé de l’armée hongroise. Deux ans plus tard, c’est au tour de Leslie d’être envoyé pour effectuer du travail forcé en Union soviétique. Il n’en revient qu’en 1947. La photographie, gardée par l’un de ses oncles, lui est envoyée lors de son installation au Canada.
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À droite, on voit feu mon père, et la personne juste à côté, c’est moi. Au milieu, il y a ma plus jeune
sœur, Barbara, qui est décédée récemment, et à gauche, ma mère, Ilona. La photo a été prise en 1941, à
Budapest. Une copie de la photo avait été remise à mon oncle en Hongrie. Sa famille et lui
ont survécu à la guerre et ils ont pu garder la maison et quelques photos à Budapest. Quand je suis
revenu en Hongrie du goulag russe, le 13 juin 1947, j’ai vécu avec eux pendant un certain temps pour
me rétablir, et c’est alors qu’ils m’ont donné cette photo. Quand on a fui en passant la frontière, tout ce
qu’on avait, c’était environ six couches réutilisables pour George, qui avait 18 mois à l’époque. Rien
d’autre. On a tout laissé derrière nous. On s’est sauvés en Autriche. Ça nous a pris huit heures, en pleine
nuit, dans la boue, dans des champs de blé. On a passé six mois dans un camp de réfugiés, et après, on
est venus au Canada, le 13 juin 1957. Quand on s’est installés ici, on a demandé à avoir la photo, et ils
nous l’ont envoyée. J’ai très peu de photos… Toutes les photos d’avant la guerre ont été gardées soit par
lui, mon oncle Ernest, soit par d’autres membres de la famille qui les chérissaient.
